Si le théâtre offre la possibilité de redonner la parole aux morts, alors Laurent Gaudé réussit ce rituel avec « Cendres sur les mains ».

Des fossoyeurs brûlent les cadavres, ils exécutent les ordres mais la fumée les irrite, les démange jusqu’au sang. Alors, ils font grève pour obtenir de meilleures conditions de travail.
Un jour, une rescapée se relève du bûcher. Pour ne pas être accusés de collaboration avec l’ennemi, les fossoyeurs en font leur esclave, elle se retrouve à brûler les siens. Silencieuse face à l’horreur, sa seule façon de retrouver un peu d’humanité va consister à apprendre chaque mort par coeur, avec ses mains, pour tous les retenir avant qu’ils ne brûlent.

Mise en scène : Joël LEFRANCOISaffiche-cendres

La rescapée : Aure RODENBOUR

Les fossoyeurs : Thomas DUBOC – Nicolas MOY

Univers musical : Gérard YON
Violoncelle : Olivier SOUBEYRAN

Chorégraphie : Christine GAILLARD
Décor : Laurent HOUDOUX
Création lumière : François MAILLOT

 

Propos de Joël Lefrancois

Au détour d’une lecture, j’ai découvert l’œuvre de Laurent Gaudé « Cendres sur les mains « .
Ce texte m’a conquis et ému par le message adressé au lecteur.
Aujourd’hui, dans le monde instable où nous vivons, nous sommes tous à la merci de la guerre et de la mort qui rôde sans cesse autour de nous.
Ce fléau qui attend la moindre faiblesse de l’un ou de l’autre pour dévorer sa proie, laissant derrière lui des innocents…
Aussi, il est important de se rappeler, pour ne pas oublier les souffrances causées par la guerre.
Il y a peu de temps encore, hier, aujourd’hui, peut-être demain, ici ou là…
La situation de charnier, de cendres meurtrières dans laquelle se trouvent les personnages, peut se dérouler quelque soit l’époque, dans n’importe quel conflit armé.
Le monde moderne, avec sa rationalité, son souci du rendement, développe avec la mort une complicité qui fait froid dans le dos.
Ce texte nous donne la possibilité d’aborder cette thématique par le théâtre.